Voici encore une autre façon de procéder. J'ai souvent utilisé la table lumineuse pour expérimenter la lumière, la superposition. Ici, je me suis servie de tous mes essais pour mettre en scène ces tâches. La fiction pointe enfin le bout de son nez! Cette empreinte se transforme, raconte un histoire. Elle met même certain mal à l'aise.
A la galerie Rambuteau jusqu'au 9 novembre s'est tenue l'exposition "Un Folioscope, des Flip Books". L'exposition était très intéressante mais la plupart des flip book étaient présentés en vidéo. Si vous voulez en savoir plus Maëla en a fait une petite synthèse sur son blog.
Par cette remarque j'aimerais vous présenter le travail du créatif Superelectric et André Maat, qui ont imaginé une série de 17 vidéos pour la chaîne Cult de la fox Italie. Ils mêlent brillamment les techniques du flipbook, du sleeveface et du motion.
La fiction commence à voir le jour. J'ai dans l'idée de décrire une matière, comme une empreinte, de façon très encyclopédique. Au cours de cette lecture viendrait interférer une tâche.
J'essaie de développer différentes façons de la mettre en scène. Ici, j'aime la comparaison entre ces deux images. La première, un scanner de crâne humain, et la deuxième, des impressions sur rodoïdes.
Ces essais sur la matière m'aident à mettre en forme mes idées.
Pour poursuivre mes recherches sur l'empreinte, je me suis intéressée au livre « être crâne » de Georges Didi-Huberman. Le philosophe et historien de l'art y développe une réflexion autour de la sculpture et la pensée. Plus précisément sur la sculpture qui se donne pour objet de fouiller la pensée ; de “déployer sculpturalement jusqu’à leurs limites tactiles les plus inattendues, les plus paradoxales et réversives – les images de la fouille, de la profondeur, de l’intériorité”.
Qui dit pensée dit cerveau, dit crâne. L'artiste s'est souvent intéressé à ce « coffret magique », il explore de nouvelles voies comme Penone : “ Penone prend un crâne dans ses mains, l’ouvre, regarde (...) Il questionnera. scrutant l’intérieur de ce crâne, une espèce de cécité tactile: notre cerveau est en contact avec une paroi dont il ne sait rien, qu’il ne voit pas, qu’il ne sent même pas. ”
Voici quelques unes de mes premières maquettes papier.
J'essaye, toujours sur le même principe qu'Irma Boom, de créer des espaces, puis d'y ajouter des images afin d'y apporter petit à petit une fiction. Celle ci est encore assez flou, mais j'expérimente la matière, le papier, et ses réactions sont étonnantes. Cependant, la manipulation des pages afin d'en créer véritablement un espace est primordiale.
Suite à mon premier article, je souhaiterais continuer sur l'idée de livre objet en vous palant de cette exposition colective organisée par Moleskine qui invitait une centaines d'artistes à remplir leur célèbre carnet. Ce projet, baptisé "Detour", se déroulait au Moma Design Store de Tokyo. Cinquante carnets étaient exposés dont 23 d'entre eux appartenaient à des personnalités japonnaises comme Toyo Ito, architecte ; Kenya Hara, directeur artistique de Muji ; Naoto Fukusawa, star internationale du design industriel. Certes, l'objet est très beau, et il épouse parfaitement l'air du temps : le temps des blogs (une autre forme de carnet), le temps des communautés (la marque a créé celle des moleskineurs), mais il tellement beau, qu'on ose à peine dessiner dessus!
L'artiste Nendo a créé pour l'occasion ce paysage en papier et en relief.
